Mardi 01 octobre 2019
Réveil au milieu des oliviers
Le réveil est doux. La lumière est belle ce matin et la nuit a été bercée par le hululement d’une chouette.
Pendant que Nat prépare le p’tit déj, Fab met le nez dans le moteur pour faire de nouveaux réglages carbu. Hier, le combi a encore pétaradé !
Le spot est vraiment sympa, les emplacements en terrasse sous les oliviers sont plats et sans trop de vis-à-vis… faut dire aussi qu’il n’y a pas trop de monde en cette saison ! En plus notre voisin de palier est un joli petit T3. On y resterait bien un peu plus longtemps mais il faut « packer » et décoller… on a encore une belle journée devant nous.

Sur la route... pour la visite du site touristique de Segeste
9h30. On fait un premier arrêt à la sortie du village de Scopello au petit market local situé en bord de route… attirés par ses étals colorés. On se gare à côté d’une magnifique Fiat 500 blanche. Pour ce premier ravitaillement, nous ressortons du magasin avec des tomates, des légumes, des fruits et du vin.

Puis c’est parti pour un peu moins de 30 kilomètres sur les petites routes de campagne afin de rejoindre le site archéologique de Segeste.
C’est vallonné et paisible, nous traversons quelques sous-bois.

On arrive sur Segeste par des chemins de traverse par l’arrière du site. Malgré l’heure assez tardive (il est 10h passé), nous constatons avec joie que le grand parking de terre est quasiment vide. Il y a bien quelques bus de touristes mais ça va. Nous allons vite déchanter. Un monsieur nous fait signe que c’est interdit pour nous, on ne peut pas se garer ici, il nous faut faire quelques kilomètres de plus pour atteindre un grand parking… et celui-ci est bien plein et bien payant (5€). D’ici il faut prendre une navette pour monter au site. Pas le choix. Ticket d’entrée en main (6€/pers), on grimpe dans le bus. Nous traversons la rase campagne, au milieu de nulle part, ça ne ressemble pas a un site historique. Pourtant, ici, il y a quelques siècles, se tenait l’ancienne ville grecque de Segeste. De cette grande cité qui a traversé les âges ne reste aujourd’hui que le temple grec et le théâtre romain.
Segeste, l'antique grecque... du temple de Athéna au grandiose amphithéâtre !
Nous comprenons en arrivant à l’entrée du site, près du temple, que l’on doit prendre une nouvelle navette payante pour rejoindre l’amphithéâtre qui est situé plus haut au somment d’une belle petite grimpette. Décidément ! ça nous saoule… ils nous prennent pour des américains ! On montera à pied même si la navette ne coûte que 1,5€ par personne ! Nous prenons le chemin dans la foulée. Ça monte raide. Il y a un ou deux kilomètres et 150 mètres de dénivelé à faire sous un soleil écrasant. Mais nous rigolons car les seuls à marcher comme nous sont des français !
« Vous êtes français vous aussi ?! – Oui, oui ! Faire payer cette navette c’est abusé hein ! »
L'amphithéâtre ou Théâtre antique de Segeste
Le site est grandiose. Nous sommes loin des arènes de Nîmes ! Le téatro est superbement conservé. Posé en haut d’une colline, nous dominons toute la plaine alentour et avons une vue panoramique à 360°. C’est très graphique… circulades façonnées dans la roche, escaliers en forme triangulaire… On reste une petite heure à déambuler au milieu de ces vieilles pierres taillées datant de l’empire romain. À certains endroits, l’herbe reprend ses droits. On aime ce mélange minéral et végétal. Quelques concerts sont parfois donnés ici. Ça doit être quelque chose à faire ! Faute de spectacle officiel, certains poussent la chansonnette depuis la scène pour tester l’acoustique du lieu. Depuis le haut des gradins qui peuvent accueillir 4000 spectateurs on les entend distinctement. Le flan verdoyant des montagnes et le ciel offrent un décor magistral.

On quitte cet amphithéâtre pour explorer le reste de la colline qui a accueilli une cité romaine puis des habitations jusqu’au Moyen-Âge. Il ne reste que des ruines et des tas de cailloux de bâtiments qui étaient à l’époque mosquée, fortifications, agora ou acropole. Puis on amorce la redescente que l’on partage toujours avec quelques autres français « radins ». La vue sur le temple en contrebas est à la fois étonnante et superbe. Isolé au milieu d’une végétation sèche et jaunie par la chaleur, nous avons l’impression que la princesse Athéna va d’un moment à l’autre, sortir sur le perron et accueillir les chevaliers du zodiaque pour leur confier une mission.

Le temple de Segeste
Face à nous, les 36 colonnes s’imposent comme un géant de pierre. C’est juste waou !!! Nous sommes toujours impressionnés par la prouesse technique et humaine qu’a dû demander cette construction il y a quelques siècles de cela !

C’est le temple de Héra, protectrice des femmes et la déesse du mariage. Nous en faisons le tour, tête en l’air pour observer ces majestueux piliers. Le site est très calme, il fait chaud, il n’y a que le bruit du vent. Le granit des colonnes tranche avec les pentes douces et vertes des collines qui nous entourent.






Nous ne sommes pas très nombreux sur le site, pourtant un touriste s’autorise le droit de passer au dessus des barrières pour aller faire un selfie au pied des colonnes et un touriste français se permet de faire voler un drone au dessus de nos têtes… venant imposer un bruit pas très en accord avec la tranquillité du moment et la connexion à une époque lointaine. Il se fait reprendre par la gardienne du lieu mais il trouve quand même le moyen de râler, pourtant des pancartes interdisant l’utilisation de ces nouveaux engins volants sans autorisation sont bien présentes… alors qu’aucun panneau d’information sur l’histoire du site n’est visible !

Sur la route... Monreale aux portes de Palerme
Nous reprenons la route, direction la cathédrale arabo-normande de Monreale située dans la banlieue de Palerme.
La route est tapie de trous et de nids de poule… il n’y a pas de lignes blanches… c’est juste une sorte de piste bétonnée. Nous ne sommes pourtant pas loin de la grande ville ! Ce n’est pas tant l’inconfort de la route qui nous dérange mais Nat a l’impression que chaque creux et soubresaut va débrancher une durite ou un fil. Heureusement rien de tout cela ne nous arrivera… le mécano a bien fait son boulot !
Nous arrivons à Monreale aux alentours de 14h et grignotons 2 ou 3 trucs vite fait sur le parking dans Josy. Nous n’avons pas trouvé de coin sympa pour nous arrêter plus tôt mais ce parking offre une chouette vue dégagée sur la campagne.
Cathédrale arabo-normande de Monreale
On rejoint le centre-ville à pied… ça grimpe… y’a pas mal d’escalier. Trattorias, bars, magasins à babioles… on traverse les petites rues piétonnes… De loin nous apercevons les tours et créneaux de la cathédrale. Il y a un peu de monde. On se met dans une des files d’attente. L’entrée semble payante et nous attentons derrière un petit groupe de seniors. Fab se rend compte au bout de quelques minutes que l’entrée serait finalement gratuite… et que nous sommes en train d’attendre pour payer 12€ « juste » pour avoir un audioguide… ce n’est pas très clair ! On va donc entrer de l’autre côté mais Nat se faire refouler car elle est en short (pas trop de chair à l’air dans la maison du seigneur !). On fait un aller/retour au combi vw pour enfiler un pantalon et on finit enfin par entrer dans cette fabuleuse cathédrale dédiée à la Vierge Marie, célèbre pour son cloître et ses mosaïques byzantines.






On reste plus d’une heure à s’extasier et s’émerveiller devant les nombreuses fresques de mosaïques dorées qui couvrent presque l’intégralité de l’immense architecture… ça scintille et ça miroite. Des immenses « tableaux » représentent différentes scènes de la Bible… et même si on n’est pas très calé en religion, il faut bien admettre que c’est somptueux du sol au plafond !





On termine la visite par une glace avec vue sur l’imposante construction. La rectitude et la rigidité des lignes tranchent avec la délicatesse des décorations intérieures… ça doit être ça le mélange arabo-normand !
En route pour Cefalù !
Nous prenons la route qui longe la côte en direction de l’Est. Nat appréhende un peu car c’est bientôt l’heure de pointe et nous sommes à la capitale. Pourtant malgré la circulation assez dense, ce n’est pas le chaos… ça roule plutôt tranquillement et le binôme Fab/Josy se glisse dans la circulation sans difficulté. On se fait quand même surprendre par une charrette tirée par un âne qui semble bien décidé à aller au bout de cette voie d’insertion de la bretelle d’autoroute !



Nous arrivons dans le camping de Cefalù assez tard. On reporte la visite de la ville à demain. Pour l’instant il nous faut poser le combi. Nous trouvons un emplacement tout en bas du camping, c’est plat, sous un olivier surplombant la mer… et sommes à 9 marches de la plage ! Si il n’y a avait pas ce grillage qui nous barre un peu la vue, ça serait juste parfait ! Nous sommes vraiment de plus en plus exigeants:)
On se prépare un petit apéro/repas au son des vagues et dégustons le tout face à la mer… la nuit tombe déjà. Nous passons une soirée douce avec en fond, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, sur la pointe rocheuse s’avançant dans la mer Tyrrhénienne, le petit village de Cefalù qui s’est illuminé de belles couleurs et lumières.